mardi 24 mars 2009

MODE ANNÉES 90


Après plusieurs décennies de consommation excessive, les années 1990 marquent un changement radical dans la façon d’acheter, donc de s’habiller. La mode des années 90 est influencée par les événements sociopolitiques de l’époque : le bloc soviétique vient d’éclater, le chômage augmente considérablement, le sida se propage de plus en plus et les banlieues font ressentir leur malaise. On arrête donc de s’intéresser au corps en tant que tel, on cherche plutôt à mettre en avant son identité. La mode des années 1990, c’est celle de toutes les tendances :
- On recycle les basiques des décennies précédentes en les accessoirisant. Certains vêtements, comme le trench coat, le caban, le pull marin, le jean Levi’s et le K-way, sont devenus des pièces phares des années 90. Le pantalon patte d’éléphant fait son grand come back, après plus de 10 ans d’absence, ainsi que la salopette des années 70. Dans un esprit très années 90, les T-shirts font passer des messages, soit par des petits textes, soit par des smileys. Le classique de la marque Petit Bateau, le petit T-shirt a vu ses ventes progresser de 1000% de 1995 à 2000. Les imprimés sont très joyeux: fleurs hawaïennes et tartan sur les chemises, animaliers (vache, léopard et zèbre) sur les pantalons, foulards et autres accessoires. En hiver, le pashmina remplace l’écharpe.
- La musique inspire la mode des années 90 : Le grunge devient un mouvement de mode, avec le groupe Nirvana en tête de liste. Même si les grunges se revendiquent par définition anti-mode, leur look a été reprise par toute une génération : jeans déchirés, vieilles baskets et l’indispensable chemise à carreaux. Et aussi, dès les années 95, avec la musique des girlsbands: les filles copient le look ultra girly des Spice Girls. Elles font revivre les couleurs soleil des années 70, les chaussures plates-formes et les paillettes.
- L’âge d’or du sportswear : les joggings se vendent comme des petits pains et dans toutes les couleurs. Les baskets sont très présentes avec les marques Nike, et le succès de sa Cortez, et Adidas qui voit les ventes de la Stan Smith relancées.
- En couture, c’est l’avènement des créateurs de mode minimalistes comme Martin Margiela et Yohji Yamamoto. De son côté, la Chambre Syndicale de la haute couture connaît une crise : elle ne compte plus que 16 adhérents à la fin des années 90, contre 200 au milieu du siècle. Et paradoxalement, les années 1990 voient le développement des groupes de luxe entraînant avec eux le mercato des créateurs de mode : John Galliano chez Dior, Jean Paul Gaultier et Alexander McQueen chez Givenchy.
Elodie Petit

MODE ANNÉES 80


Les années 80 signent l’ère du « fric et de la frime » en matière de mode : hautes en couleur, les garde-robes abandonnent les tenues sages au profit des déstructurations, des excentricités, voire de la provocation. Sans souscrire à un code ou une tendance unique, la mode s’affiche dans la multiplicité et le métissage.
En France, la mode des années 1980 est un phénomène artistique à part entière : pour la première fois, le travail des créateurs s’expose dans les musées et les galeries, tandis que la fin de la décennie voit le phénomène de starification des top models. C’est le début d’une génération de mannequins appelées à une célébrité internationale (Claudia Schiffer, Naomi Campbell, etc…). Les médias et la publicité se font la chambre d’écho privilégiée des tendances vestimentaires, qui touchent un large public.Dans la rue, l’engouement pour la mode est manifeste, avec une tendance générale au voyant et au clinquant. Le look des années 80 consiste en effet en un cocktail de couleurs vitaminées, de motifs et de détails : teintes fluos, pastels, rayures, pois, strass ou paillettes illuminent les silhouettes, tandis que l’on assiste à l’explosion des accessoires. Les boucles d’oreilles et les bracelets en plastique envahissent les tenues et se portent de préférence oversize et colorés.
Les jeux sur les tailles et les dimensions sont également de rigueur, avec une silhouette généralement en X : la taille de guêpe contraste avec des épaules structurées, voire surdimensionnées, à l’aide d’épaulettes ou de manches bouffantes. Le caleçon moulant se porte avec un sweat ample ou une robe pull et des low boots, tandis que le pantalon à pinces taille haute légèrement bouffant ou la jupe boule s’accorde avec un body décolleté.
Quelques tendances particulières apparaissent dominantes au cours des années 80. Le début de la décennie est ainsi marqué par le mythe de l’executive woman en tailleur, aux épaules larges accentuées par des paddings proéminents (Thierry Mugler, Claude Montana). L’explosion de la New Wave inspire une tendance rock ou gothique à la fois chic et sexy : le noir s’impose comme la couleur des années 80, tandis que les jeans se portent déchirés ou frangés avec bustiers ou bodys. La pop vient supplanter le disco au cours de la décennie et apporte avec elle son lot de couleurs acidulées ou satinées, dans un esprit Flashdance. La tendance sportswear importée des Etats-Unis déferle sur la France avec ses joggings colorés et ses baskets. La vie urbaine encourage le développement de vêtements confortables. Dans les ateliers, la recherche de nouveaux matériaux mieux adaptés à la vie contemporaine donne ainsi jour à la nouveauté technologique des années 80 : le lycra. L’époque est enfin à l’essor des créateurs étrangers, et notamment asiatiques. Le style ethnique de Kenzo séduit des Françaises à la recherche d’exotisme. Les looks des années 1980 ont rarement été aussi variés et nuancés. Plus que jamais, la mode sert à être vu et identifié pour son appartenance à un groupe.
Leslie Meyzer

MODE ANNÉES 70


L’audace est sans aucun doute ce qui définit le mieux la mode des années 70. On ose les pois, les rayures, les superpositions, les paillettes, les associations de couleurs… les années 70 sont synonymes d’extrême. Les différents courants culturels sévissant à cette période ont tous en commun de ne reculer devant rien ; les hippies, les punks et les fans de disco s’expriment aussi bien à travers la musique qu’à travers leurs tenues vestimentaires.
La libération de la femme et mai 68 ont fortement influencé la mode des années 1970 : le pantalon est définitivement devenu unisexe, les femmes portent les cheveux aussi bien courts que très longs et les ventes de jeans en Europe augmentent de 300% entre 1970 et 1976. Les hippies, dont le mouvement commence à s’essouffler vers 1975, introduisent le pantalon patte d’éléphant, serré aux cuisses et évasé à partir des genoux, qui devient l’un des symboles de la mode 1970. Le tout nouveau mouvement disco qui arrive des Etats-Unis au début des années 1970 s’empare aussi du « pattes d’eph’ ». Les stars internationales imposent leur style: Dalida s’affiche en paillettes et les coupes de cheveux « Farrah Fawcett » sont à la mode, le groupe ABBA se produit en combi pantalon et chaussures plateformes et les Bee Gees portent le fameux col pelle à tarte.
Les couleurs vives sont très présentes pendant les années 1970 : les couleurs dites « soleil », comme le jaune, orange et rouge ; et des couleurs flashy comme le rose, le bleu électrique et le vert pomme. Le doré et l’argenté s’imposent en même temps que les strass. Les premiers vêtements en vinyle font leur apparition ainsi que ceux en matières plastiques. L’âge d’or des créateurs de mode arrive à la même époque, avec la création de nombreuses maisons de prêt-à-porter telles que Kenzo, Thierry Mugler et Jean-Charles de Castelbajac, parallèlement, de plus en plus de maisons de haute couture ferment leurs portes.
La mode 1970 voit naître le mouvement punk en 1976 avec en tête de file les anglais de The Sex Pistols et les américains des Ramones. Leur style vestimentaire s’impose auprès de leurs amateurs : le tartan à tout va, le blue-jeans troué sous un kilt et les accessoires indispensables : les épingles à nourrice, le bracelet à clous et les grosses bottes Dr Martens. La créatrice de mode Vivienne Westwood est la première créatrice à s’être illustrée dans la mode punk avec sa boutique « Sex » ouverte à Londres en 1971.
Elodie Petit

MODE ANNÉES 60


Les années 60 constituent une phase révolutionnaire dans l’histoire de la création vestimentaire, qui voit l’essor d’une mode protéiforme venue de la rue. L’image de la femme apprêtée des années 50, aux formes très dessinées, s’estompe au profit d’une silhouette plus plate, plus géométrique. Un vent de liberté et de jeunesse souffle sur les garde-robes.Jamais une époque n’aura autant matérialisé les changements socioculturels au sein des tendances vestimentaires. La mode des années 60 fait en effet rimer progrès et contestation dans une véritable révolution des apparences. L’heure est à la société de consommation : l’industrialisation croissante du travail vestimentaire encourage l’essor du prêt-à-porter face à un secteur de la haute couture en perte de vitesse. C’est d’abord au sein de la jeunesse issue du baby boom que se forge une nouvelle culture vestimentaire, largement inspirée du modèle anglo-saxon. Des groupes imposent leur appartenance à un style bien défini : les « yéyés », les « blousons noirs », les « mods » ou les « rockers » se font l’emblème d’une contre-culture qui s’affirme plus que jamais dans les apparences. La place des femmes dans la société a également changé : devenues actives, elles recherchent des vêtements favorisant la liberté de mouvement. Pour la ville, l’ensemble tailleur-jupe est toujours de rigueur, tandis que la robe-sac lancée par Balenciaga en 1957 commence à s’imposer. Progressivement, les jupes, qui se portent au-dessous du genou, vont se raccourcir. C’est à Londres au début des années 60 que la « mini skirt » fait son apparition, à l’initiative de Mary Quant. La tendance déferle bientôt en France, s’érigeant en symbole de l’indépendance féminine. Le couturier vedette des années 60, André Courrèges, est le premier à se saisir du phénomène en faisant de la mini jupe la pièce phare de sa collection printemps-été 1965, dans une version plus futuriste que sa cousine d’outre-Manche. La mini jupe se porte avec des bottes, qui deviennent bientôt à la mode été comme hiver. La démocratisation de la jupe courte favorise en outre l’essor des collants qui viennent remplacer les bas, et se portent généralement de couleur. Contre une mode qui ne distinguait pas les mères de leurs filles, la mode des années 60 encouragent les audaces. Le pantalon n’est plus seulement l’apanage du sexe fort. Pour la femme, Pierre Cardin propose des ensembles composés d'un pantalon ajusté associé à une veste à col montant. Les jeunes filles commencent à adopter le blue jean à la fin des années 60. La robe trapèze ou chasuble, en vogue chez Courrèges et Pierre Cardin, connaîtra son heure de gloire tout au long des années 60. La silhouette se rajeunit. L’icône de la libération de la femme, Brigitte Bardot, inspire une mode plus sexy qui met en valeur les formes. Au cours des années 60, le monokini a fait son apparition sur les plages, le deux-pièces étant encore réservé aux actrices et aux « pin up ». Cette décennie est également marquée par le triomphe des couleurs vives et acidulées : les motifs, fleurs, pois, rayures, et autres formes géométriques (losanges, damiers, ondes…) émergent sur les vêtements. Au crépuscule des années 60, le mouvement hippie venu des Etats-Unis importe en France un mode de vie qui s’imprime dans les silhouettes : la tendance est au psychédélique, avec ses couleurs criardes, ses jeans « pattes d’éléphant » et ses vêtements fluides et amples.Rarement une mode n’aura tant marqué les esprits, au point que ses codes constituent aujourd’hui une référence qui jouit encore d’un vif succès sur les podiums. Près d’un demi-siècle plus tard, les années 60 n’ont jamais été autant à la mode !
Leslie Meyzer

MODE ANNÉES 50


Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les femmes, qui ont endossé l’uniforme de travail de leurs maris alors qu’ils étaient au front, sont à la recherche de féminité, de chic et d’élégance. Cette requête a été entendue par de nombreux créateurs de mode, avec en tête de liste le grand couturier Christian Dior et son new look. Parallèlement, de nombreux progrès techniques ont été réalisés au service de la mode : c’est l’avènement du polyester, du polyamide et de l’acrylique. Grâce à ces avancées, le prêt-à-porter voit le jour progressivement dans les maisons de couture. Les commerces de mode reprennent le new-look qui envahit désormais les rues. La mode des années 50 est aussi marquée par le retour de la maison Chanel, qui avait cessé ses activités depuis la guerre. Coco Chanel introduit le fameux petit tailleur en 1954, pour contrer le succès des femmes « Corolle » de Dior. Le look Chanel stricte sera très populaire à la fin de la décennie et s’imposera dans les années 60.
Aux Etats-Unis, la mode des années 50 est synonyme de grâce et d’élégance : Hollywood est en pleine expansion avec des films à succès comme Certains l’aiment chaud et les actrices glamour imposent leur style de pin-up voluptueuse. Audrey Hepburn devient l’égérie de Givenchy, le grand couturier va d’ailleurs créer ses tenues dans Diamants sur canapé. Marilyn Monroe et Lauren Bacall imposent leur style glamour, robes corolle et gants fins montant jusqu’aux coudes, ou jupes « crayon » arrivant à hauteur des mi-mollets dans « Comment épouser un millionnaire ? ». Elvis Presley, icône du tout jeune rock’n’roll, et James Dean dans La Fureur de vivre vont populariser le port du blue-jeans, qui sera démocratisé avec la révolution culturelle des années 60.
La mode des années 50 prend une nouvelle tournure à la fin de la décennie. En 1957, Hubert de Givenchy présente les robes « Sack », aux lignes droites. L’année d’après, quelques mois après la mort de Christian Dior, son remplaçant Yves Saint Laurent présente la collection « Trapèze » dont les robes sont droites et triangulaires, suivie la même année par les premières robes Empire, serrées sous la poitrine et au tombé droit. À l’approche des années 60, Mary Quant raccourci notablement ses robes et commence à introduire la minijupe qui deviendra l’un des plus gros phénomènes des Sixties.
Elodie Petit